Vérités  sur  l'Algérie...

                                        ...d'avant 1962.




                    " Peut-être que votre professeur d’économie vous a enseigné que la pauvreté du Tiers-Monde est l’héritage de la colonisation. Quel non-sens ! Le Canada a été une colonie,
                   comme l’Australie, la Nouvelle-Zélande ou Hong-Kong. En fait le pays le plus riche du monde, les Etats-Unis, fut jadis une colonie. Par contraste, l’Ethiopie, le Liberia, le Tibet,
                    le Sikkim, le Népal et le Bhoutan ne furent jamais colonisés et pourtant ils abritent les populations les plus pauvres du monde…
 » 
                     
Walter William -  Africain Américain  Professeur d'économie à l'Universitée de Virginie (Etats Unis)






 
 
 


                                                    AMENAGEMENT  ET  EQUIPEMENT

 Problèmes de l'eau.
En 1937, Mr Lawdermilk, grand technicien américain de l'Hydrologie et des érosions, lors de son séjour en Algérie eut cette réflexion: " Pour ce qui concerne l'hydraulique et surtout les barrages, vous en êtes déjà en l'an 2000."


  Le problème majeur pour les neuf dixième du territoire réside en la carence de l'eau. Mais le pays n'est pas à l'abri d'inondations catastrophiques, et parfois dans certaines plaines au retour des marécages.
 Pendant les dernières années de l'Empire et les premières de la III République, six barrages furent construit, à Tlélat au Sud-Est d'Oran, sur l'oued Mayroum prés d'Arzew, à Cheurfas à Saint Denis du Sig sur l'oued Fergoug, à Meurad et sur le Hamiz pour irriguer les deux extrémités de la Mitidja.
  Ce plan de construction fut amplifié en 1920 par la réalisation finale de douze grands barrages-réservoirs, auxquels s'ajouta la dérivation de Charon à l'extémité occidentale de la plaine du Chélif.
  Au total ces barrages réservoirs pouvaient contenir 800 millions de m3 ensuite porté à 900. Sur les 160.000 ha rendus irrigables, 50.000 étaient effectivement irrigués en 1962, le but était d'atteindre les 200.000, autant que toutes les cultures  fruitières et maraichères de cette époque.
  Le barrage d'oued Fodda était équipé de 474Km de canalisations et 200Km de conduites, celui du Ghrib, sur le Chélif formait un lac de 30.000 ha. Les oranais doivent leur eau potable, jusque là condamnés à une eau salé, au barrage de Béni-Bahdel situé à 120Km d'Oran.
  Considéré comme le meilleur des pays Méditerranéen, les Service de l 'Hydraulique s'orientait pour l'avenir vers des ouvrages de petits et moyens volumes. (source: Algérie, l'Oeuvre Française de Pierre Goinard - 1984)


                                                 bge de Beni Bahdel
                                                                                                    Barrage de Béni Bahdel.

 
Barrage.      Hauteur 
  (en mètres)
 Cube emmagasiné
  (millions de m3)
  Périmètre d'irrigation.
      (en hectares)
Oranie      
Béni-Bahdel 54           63             12.000
Oued-Sarno 27           22              5.600
Cheufras 27             6  
Bou-Hanifia 54            73             17.237
Bakhadda 45            37             13.640
Algérois      
Hamiz 45            23             18.470
Ghrib 65           280             37.020
Oued-Fodda 89           225             53.086
Constantinois      
Zardezas 35             11,2               5.000
Foum-el-Gueiss 23              2,5               5.000
Oued-Ksob 32             12              10.000
Foum-el-Gherza 60             47              20.000
               801,70            197.053

                                            bge de chabet el akra           Bge foum el gherza
                                                 Barrage de Chabet el akra                                                        Barrage de Foum el Gherza  

   
L'eau étant accumulée dans ces barrages, il s'agit de la distribuer sur les terres en limitant les pertes au maximum. Il faut également drainer les terrains irrigués pour leur conserver toute leur valeur agricole. Dans tous ces domaines, il n'est pas exagéré de dire que l'Algérie est en tête du progrés.
96% des terres algériennes, environ 24 millions d'hectares de surface, n'ont pas le privilège d'être dominés par une importante réserve d'eau.
  La défense contre les crues et contre l'érosion, l'alimentation des villes en eau potable sont autant de problèmes à résoudre.
  Leur ensemble constitue une tâche extrèmement lourde pour l'Algérie, mais les progrés rapides et substantiels qu'elle manifeste prouvent leur utilité.

  Périmètres d'irrigations.    ( sources: Algérie aspects des problèmes économiques et sociaux - plaque)tte tirée en 1957)
 
- Le réseau de Saint Denis du Sig alimenté par les barrages du Sarno et des Cheurfas est constitué par des canaux préfabriqués.
Le cube d'eau distribué annuellement est en moyenne de 13,5 millions de m3 qui assurent la mise en valeur de 8.000ha.
  - Le périmètre de l'Habra, alimenté par le barrage de Bou-Harifia est dominé par le vieux barrage du Fergoug. Le cube d'eau distribuable annuellement est en moyenne de 100 millions de m3 qui assurent la mise en valeur de 20.000 ha de la riche région de Pérrégaux.
  - Le périmètre de la Mina, dominé par le barrage de Bakhadda, englobe 10.000 ha de la riche région de Relizane. Il reçoit en moyenne 50 millions de m3.
  - Le périmètre de Bas-Cheliff qui utilise les eaux du Chéliff, comprend 20.000 hadans la région d'Inkermann et Saint Aimé, reçoit en moyenne annuellement 83 millions de m3.
  - Le périmètre d'Oued-Fodda alimenté par le barrage de l'oued Fodda, suivi du petit barrage de prises des Portes de Fer et par les eaux du Chéliff dérivées au barrage de Ponteba, est l'une des plus belles réalisations algérienne, dans le domaine de l'hydraulique. Il comprend 20.000 ha auxquels 474 km de canaux et 200 km de conduites amènent en moyenne annuellement 100 millions de m3.
  - Le périmètre du Haut Chéliff alimenté par le barrage du Ghrib, il pourra recevoir 140 millions de m3 et englobera 30.000 ha dans la région d'Affreville.
  - Le périmètre du Hamiz englobe 15.000 ha de riches terres dans la plaine de la Mitidja. L'adduction distribuée en moyenne annuellement est de 28 millions de m3.


                                                           canal irrigation orléansville 
                                                               Canal d'irrigation à Orléansville.
  L'Envasement des barrages. (Source: Ces Maudits Colons)

  Les grands barrages étaient menacés de voir leur capacité réduite par l'envasement, conséquence de l'érosion et de l'insuffisante protection végétale des pentes des bassins.
  Le haut barrage d'oued Fodda près d'Orléansville terminé en 1930 était déjà envasé presqu'au tiers de sa hauteur en 1950.
  Il s'envasait au rythme de 2 à 3 millions de mètres cube par an. Cet ouvrage de 200 millions de m3 assurait l'irrigation des cultures riches, (agrumes, coton...) de la région d'Orléansville. L'envasement de ce barrage risquait de le rendre inutilisable, cela aurait été la ruine pour cette partie de la plaine du Chélif.

  Pour lutter contre cet envasement on protégea les pentes du bassin versant de l'oued Fodda par des reconstitutions forestières, des travaux de soutènement et de colmatage pour réduire et empècherl'écoulement de la terre végétale vers le fond du lac réservoir.
  En parallèle on rechercha moyen d'évacuer les nouveaux apports terreux et tenter de retirer une part des vases accumulées depuis 30 ans dans le réservoir. 
  Ces recherches et travaux fut entreprit par la direction de l'hydraulique.

  Les constructeurs de barrages résolurent le problème par un procédé d'une hardiesse et d'une ingéniosité peu communes: percer
en trois endroits la muraille de roches et de béton (plusieurs dizaines de mètres d'épaisseur) au niveau supérieur du lit 
d'envasement et, par un système de vannes, évacuer les eaux chargées de limon, en les mêlant, dans une proportion prudemment étudiée, eaux distribuées aux irrigateurs."


   Source "Ces Maudits Colons" - Claire Janon
    "Les moyens d'exécution choisis furent ingénieux et hardis. L'idée fut d'attaquer avec d'énormes fraises la muraille du barrage sur ses deux parements. Sur le parement extérieur, il était relativement aisé de dresser des plateformes métalliques supportant la "perceuse". Mais sur le parement intérieur, il fallait trouver le moyen d'immerger le chantier. On conçut un appareillage étonnant: une chambre de travail "globulaire" et légère, en matière transparente à armatures d'aluminium, et qui collait à la paroi lisse du barrage grâce à une ventouse circulaire et à la pression de l'eau à la profondeur (60 mètres environ) commandée par le niveau d'envasement... On accédait à cette chambre de travail par un tube souple formant échelle.. Et l'ensemble du dispositif était soutenu: une partie par de gros flotteurs sphériques, une partie par un système de câbles d'acier.
     Les énormes "fraises" furent construites en alliage d'acier dur. Mais dès le premier essai d'attaque du parement extérieur, il fallut se rendre à l'évidence: si dur qu'il fût, l'alliage d'acier ne l'était pas assez pour percer plusieurs mètres d'épaisseur de béton et de roches.. La déception était d'autant plus vive qu'on eût aimé tenir l'opération secrète pour la révéler seulement lors d'un congrès, quand les résultats seraient acquis et les gigantesques "robinets de vidange" en fonctionnement.
     Pour obtenir de leurs métallurgistes la construction de fraises en aciers spéciaux, M.Georges Drouhin dut révéler aux Etats-Unis, aux techniciens de l'Hydraulique, le procédé qu'il avait imaginé avec ses proches collaborateurs. Les ingénieurs américains se passionnèrent si bien pour "l'invention algérienne" (car ils avaient eux aussi à résoudre le grave problème de l'envasement des barrages-réservoirs), qu'exprimant leur enthousiasme devant le projet de trouer l'ouvrage de l'Oued-Fodda, ils offrirent, en échange de la révélation qui leur en était faite, de prendre à leur charge la construction des machines de percement.

     C'est ainsi que furent pratiqués, quelques mois plus tard (en 1956) les trois énormes "trous dans le mur".. Le système de vannes commandant "l'évacuation basse" des eaux chargées de limon frais et de vase délitée fut installé dans l'une des galeries de surveillance ménagée dans la paroi du barrage lors de sa construction.
    Dès lors, l'envasement du barrage d'Oued-Fodda fut "stoppé" et commença même à diminuer légèrement..."


   Rajout: 10 avril 2018
  L'eau de la plupart des grands barrages-réservoirs d'Afrique du Nord actionne des usines hydro-électriques construites en aval, en 
"pied de muraille". Ainsi l'Algérie dispose de vingt-sept de ces usines qui produisaient ensemble quelque 400 millions de kwh. Il s'ajoute à ces barrages d'intérêt agricole des usines hydro-électriques où l'énergie hydraulique est essentiellement consacrée à la production d'énergie électrique.
  C'est le cas des usines de Boghni (en haute Kabylie) et, surtout, des énormes installations créées par "Electricité et Gaz d'Algérie" en petite Kabylie du Constantinois: sur l'oued Agriuon (95000 kwh de puissance installée et 200 milliuons de kwh de courant "forte-charge" par an), et sur le Djen-Djen supérieur (160 millions de kwh par an).

  Ainsi l'énergie hydro-électrique représentait plus du tiers de la production totale de l'Algérie en électricité qui, e, 1960, atteignit un milliard et demi de kwh, marquant un accroissement de 150% en dix ans.
  Une part de cette production commençait à être orientée vers l'électrification rurale: cinq cents villages et centres ruraux isolés, en particulier en Kabylie, furent dotés du courant électrique en quinze ans. Dans la seule période 1953-1956, 117 douars et 352 fermes furent électrifiées, tandis que la longueur des lignes "rurales" de haute oyu basse tension passait de 4000 à plus de 8000 km. Cet accroissement (l'un des plus élevés en proportions du Bssin Méditerranéen) a fourni à l'agriculture, non seulement l'éclairage électrique mais une force motrice précieuse pour . "les pompages etr les travaux de labours profonds et de défoncement, les appareils de récolte, les installations de stockage, etc"


   Gaz et électricité
  Source "Algérie - Aspects des problèmes économiques et sociaux"
  En 1957, l'Algérie disposait de:
  - 10 centrales thermiques, parmi lesquelles les grandes centrales modernes d'Oran et de Bône.
  - 15 centrales thermiques à moteur diesel exploitées surtout dans les territoires du Sud.
  - 25 centrales hydrauliques.
  Le pays est traversé d'Est en Ouest par deux et sur certains parcours par trois lignes de très haute tension (150Kv) et par une ligne de haute tension (60Kv) destinée à l'électrification de la ligne de chemin de fer Alger - Constantine.
  " Entre 1937 et 1956 la longueur des divers circuits électriques est passée de 12.000 à 20.632 Km. Cet accroissement de longueur a permis d'accélérer l'électrification des régions isolées."
                                                                        PRODUCTION  D'ENERGIE  ELECTRIQUE
                                                                                          (en millions de Kw)                                                                                                              
  1950 1951 1952 1953 1954 1955
Thermique 461,9 480,6 424,2 544,2 469 583,3
Hydraulique 125,4 186,3 280,8 227 344,7 277
Total 587,3 666,9 704,0 771,2 818,7 860,3

  L'électrification rurale qui comptait 4.000 Km de lignes (haute et basse tension) en 1939, 5.500 Km en 1948, en comptait 8.173 en 1956. Les lignes ont permis l'électrifiaction de 352 fermes et de 117 centres ou douars entre 1953 et 1956.
   Longueur totale des lignes au début de 1956:
  - Moyenne tension..........................................................12.845,4 Km.
  - Basse tension:.............................................................  5.339,4 Km.
  - Très haute tension:......................................................  2.447,8 Km.
                                   Total:........................................ 20.632,6 Km.
   Electrification rurale:
        - 1939................................................................. 4.000 Km.
        - 1948................................................................. 5.500 Km.
        - 1952................................................................. 7.000 Km.
        - 1955................................................................. 7.904 Km.
        - 1956................................................................. 8.173 Km.


  De grandes centrales thermique s'édifèrent sur les quais d'Oran, de Bône puis d'Alger ainsi qu'à Colomb Béchar où était utilisé le charbon de Kénadza.
  De 250 millions de kilowatt-heure en 1940 celle-ci passait à 600 en 1950, 1 milliard en 1958 et devait atteindre 3 milliards en 1968.
  Pour son transport, une majestueuse ligne d'intercommunication générale à 150.000 volts, la première installée en Afrique, reliait Oran, Alger, Bône avec des ramifications à plus bas voltage branchées sur elle; 21.800 km au total.


                                                  An Témouchent Usine électricité
                                                           Aïn Témouchent - Usine d'Electricité


            
               
           
             

           



                                             
                                                          

  A suivre en page 2....
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